

Photo d’archive des locaux du London Stock Exchange Group à Londres
par Claude Chendjou
PARIS (Reuters) – Wall Street devrait chuter jeudi et les Bourses européennes s’échangent également dans le rouge à la mi-séance, le sentiment des marchés étant toujours plombé par les derniers indicateurs macroéconomiques faisant craindre une poursuite du resserrement de la politique monétaire par les banques centrales. dans un contexte de forte inflation, alors que les tensions géopolitiques peinent à s’apaiser.
Les futures sur les indices new-yorkais signalent une ouverture à Wall Street avec une baisse de 0,69% pour le Dow Jones, 0,79% pour le Standard & Poor’s 500 et 0,76% pour le Nasdaq.
A Paris, le CAC 40 reculait de 0,82% à 6.553,31 vers 12h45 GMT. A Francfort, le Dax perd 0,17% et à Londres le FTSE perd 0,56%.
L’indice paneuropéen FTSEurofirst 300 a baissé de 0,52%, l’EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,56% et le Stoxx 600 de 0,63%.
Certains analystes, comme Brian Jacobsen d’Allspring Global Investments, estiment que la hausse plus forte que prévu des ventes au détail aux États-Unis en octobre pourrait amener la Réserve fédérale américaine (Fed) à évaluer que ses hausses de taux n’ont pas encore eu l’effet escompté sur l’économie.
Les responsables de la Fed tels que Christopher Waller et Mary Daly continuent également de faire des commentaires jugés restrictifs, estimant qu’il reste encore un long chemin à parcourir en termes d’augmentation des coûts du crédit.
Les marchés monétaires tablent sur une probabilité de 93 % d’une hausse des taux limitée à un demi-point le 14 décembre aux États-Unis, avec une probabilité d’une hausse de trois quarts de point de seulement 7 %. Cependant, le pic des taux s’annonce proche de 5% à l’été contre une fourchette de 3,75-4% actuellement.
De leur côté, les économistes de JPMorgan estiment que la Fed devrait relever les taux d’intérêt de 100 points de base d’ici mars 2023, tandis que l’économie américaine pourrait enregistrer une “récession légère” au second semestre 2023 avec la poursuite attendue du resserrement monétaire.
En Europe, l’inflation de la zone euro a été légèrement plus faible en octobre qu’initialement estimée, à 10,6% en glissement annuel, selon les chiffres définitifs publiés jeudi par Eurostat, mais reste à un niveau record.
Au Royaume-Uni, où l’inflation a atteint 11,1%, au plus haut depuis 1981, le gouvernement a présenté jeudi un nouveau projet de budget marqué par une hausse de la fiscalité et des coupes dans les dépenses publiques pour tenter de regagner la confiance des marchés après la tempête financière, qui a finalement forcé fv. La première ministre Liz Truss a démissionné le mois dernier.
Le gouvernement britannique a également annoncé qu’il s’attend à ce que l’économie se contracte de 1,4 % l’année prochaine.
Sur le plan géopolitique, la Russie a tiré jeudi une nouvelle volée de missiles sur plusieurs grandes villes ukrainiennes, alors que Kyiv continue d’affirmer que le missile tombé en Pologne mardi n’est pas ukrainien et appelle à participer à l’enquête en cours sur l’incident.
LES VALEURS DE WALL STREET DOIVENT ÊTRE SUIVIES
Nvidia a augmenté de 2,8% en pré-commercialisation après avoir annoncé mercredi soir des ventes trimestrielles meilleures que prévu, tirées par une solide demande de centres de données. Advanced Micro Devices a pris 0,9 % et Intel 0,6 %.
Cisco Systems progresse de 4% devant la Bourse après avoir publié des résultats trimestriels supérieurs aux attentes, portés par ses prévisions annuelles et l’annonce d’un plan de restructuration qui pourrait toucher environ 5% de ses effectifs.
LES VALEURS EN EUROPE
En Bourse, la séance a été portée par plusieurs résultats de grands groupes comme Bouygues, qui a perdu 6,14% après avoir abandonné son objectif de marge 2023 pour la filiale Colas dans un contexte d’incertitude sur les coûts.
Siemens, en revanche, confiant en l’avenir, a bondi de 7% après avoir annoncé un résultat trimestriel supérieur aux attentes et le regroupement de cinq de ses activités dans une entité distincte.
Les ventes trimestrielles supérieures aux attentes de Burberry sont également saluées, tandis que les perspectives 2025 de l’assureur néerlandais NN Group (-6,97%) sont jugées décevantes. Thyssenkrupp a chuté de 2,71% alors que le groupe allemand a averti que ses bénéfices et ses ventes chuteraient de manière significative en 2023.
Au niveau sectoriel, la quasi-totalité des divisions du Stoxx 600 est dans le rouge, les ressources de base affichant la plus forte baisse (-2%) par crainte de récession.
CHANGEMENTS
Le dollar s’apprécie de 0,52% face à un panier de devises internationales dans l’attente d’une poursuite des hausses de taux tandis que plusieurs responsables de la Fed, Raphael Bostic, Loretta Mester et Neel Kashkari, doivent s’exprimer ce jeudi.
L’euro, en baisse de 0,52 %, se négocie à 1,0338 $.
La livre sterling a chuté de 0,77 % à 1,1816 $ après la présentation du nouveau budget britannique.
ÉVALUER
Les rendements obligataires américains progressent : le 10 ans est en hausse de près de trois points de base à 3,72 % et le 2 ans à 4,36 %.
En Europe, l’indice de référence allemand à 10 ans a chuté de près de trois points à 1,97% et le 2 ans à 4 points à 2,07%, ont déclaré les traders, réagissant aux derniers commentaires de deux responsables bancaires. La Banque centrale européenne (BCE), Robert Holzmann et Pablo Hernandez de Cos, plaident pour une prudence accrue dans le resserrement monétaire de l’institution de Francfort, avec le risque de stagflation dans la zone euro.
PÉTROLE
Les prix du pétrole chutent par crainte de la demande chinoise de brut dans un contexte de résurgence de l’épidémie de COVID-19 dans le pays.
Le Brent a chuté de 1,41 % à 91,55 $ le baril. baril et pétrole brut américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,85 % à 84,01 $ par baril.
(Écrit par Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)