

Sans surprise, le gouvernement a facilement refusé, vendredi soir 25 novembre, la motion de censure déclenchée par les députés de La France insoumise (LFI) après l’utilisation pour la cinquième fois par Elisabeth Borne de l’arme constitutionnelle 49.3, dans la partie “revenus”. du projet de budget de la Sécurité Sociale 2023 .
Dans la foulée, le Premier ministre a de nouveau eu recours au 49.3 pour la rubrique “dépenses” cette fois. “On ne peut pas recommencer la même discussion encore et encore”L’avis d’Elisabeth Borne.
Privé de la majorité absolue à l’Assemblée nationale, le locataire de Matignon a été une nouvelle fois mis en cause dans la responsabilité du gouvernement et confronté à la nouvelle motion de censure de LFI débattue dans un contexte bruyant au Palais-Bourbon après des invectives échangées le le jour précédent. Le mouvement n’a rassemblé que 85 partisans – “rebelles”, communistes et écologistes – loin des 289 voix nécessaires pour faire tomber le gouvernement.
“Je n’arrive pas à me résoudre à la litanie du 49.3 et à la motion de censure”a assuré le Premier ministre, appelant “faire des compromis”. Mais la présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, Mathilde Panot, a annoncé une nouvelle motion de censure contre le gouvernement après le sixième recours de ce 49.3 d’Elisabeth Borne.
“Un 49.3 pour commencer la semaine, un deuxième pour la terminer. Le sixième dans un mois. Pour sanctionner chaque répétition de l’obstruction du gouvernement, nous déposerons une motion de censure”, Mathilde Panot a écrit sur Twitter vendredi soir.
N’allez pas “dans les jeux de rôle”
Jeudi soir, lors de l’examen du projet de loi LFI, le nom de l’oiseau fusée dans l’Hémicycle, jusqu’à “Tu vas le fermer” lancé aux membres du groupe Renaissance par l’élu guadeloupéen Olivier Serva (groupe des libertés, indépendants, outre-mer et régions).
En suspendant la séance et l’amendement, le camp présidentiel a bouleversé l’opposition en empêchant le vote du texte “insubordonné” pour réunir les soignants non vaccinés contre le Covid-19.
Vendredi après-midi, la députée (LFI) de Meurthe-et-Moselle Caroline Fiat pilonnée “une image inacceptable du gouvernement d’hier” et Délégation ministérielle à la réforme démocratique Olivier Véran “Tiens comme d’habitude”. Il blâme les macronis pour eux “des centaines de sous-amendements ridicules” ralentir la discussion.
Représentant de l’Isère Yannick Neuder (Les Républicains, LR) “c’était le bordel hier soir”dis-toi “surpris par le comportement de la majorité et du gouvernement” avec lui “petit jeu d’obstacles”un “rejet de la démocratie”. Et l’écologie Sophie Taillé-Polian (Val-de-Marne) a fustigé le “Fermez le parlement avant qu’il ne ferme”.
Elisabeth Borne a commencé à jouer l’apaisement en appelant non “pour passer aux jeux de rôles, voire aux combats”. Puis il monta au front contre “manœuvre dilatoire” du LFI qui a tiré quelques textes discutant de sa proposition sur les soignants. “Vous n’appréciez pas que la majorité contrôle aussi bien que vous le règlement intérieur de votre Assemblée.”lance-t-elle à l’opposition.
La séance de nuit augmentée à l’Assemblée nationale
Tout au long de la journée, les camps présidentiels et de l’opposition se sont renvoyés la responsabilité des invectives échangées la veille. Les députés macronistes ont d’abord réclamé des sanctions contre Olivier Serva, avant de temporiser dans un “redressez-vous s’il vous plait”. Dans LFI, Mathilde Panot a écrit à la présidente (Renaissance) de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet pour être en colère. “obstruction du gouvernement” contre la réinsertion des soignants.
Dans une interview à Le son du nordYaël Braun-Pivet a généralement déploré la pratique “barrière” parlementaire. “C’est encore une négation du débat”, a-t-elle souligné. Le président de l’Assemblée nationale compte en parler mardi matin avec tous les présidents du groupe, lors d’une réunion consacrée au rythme de travail exténuant au Palais-Bourbon où la séance de nuit s’est multipliée.
Sur France Inter, le ministre des Relations avec le Parlement, Frank Riester, a jugé que, dans la nouvelle Assemblée nationale, “Pourrait être plus violent” et “les comportements doivent changer”. “Mais en même temps les textes avancent”ladite estimation. “On ne peut pas, quand on agit comme LFI depuis six mois, jouer la trouille”lâcha-t-elle.
Le débat sur le budget de la Sécurité sociale a été relégué au second plan. L’Assemblée nationale n’a débattu de sa rubrique “J’aime” que pendant trois heures. Elle a voté la proposition du gouvernement d’une enveloppe supplémentaire de 543 millions d’euros pour les hôpitaux en 2022, car « Des surcoûts liés au Covid ». C’est en plus des quelque 570 millions d’euros pour l’hôpital qui ont été confiés au Sénat en première lecture, notamment pour “Faire face à la première poussée de bronchiolite”avait déterminé le ministre de la Santé François Braun.