
Si les sports collectifs français ont globalement bafoué les valeurs de notre fédération cette année, il est des bastions qui s’opposent à l’élan de victoire. Parmi eux, le célèbre Volley-Ball de Tours.
Tévébé. Trois syllabes qui ressemblent exactement à l’énorme Téfécé. Tout les unit, tout les unit, sauf une différence : le palmarès. Si les Toulousains peuvent se targuer de n’avoir jamais été champions de France ni même disputé un seul match de Ligue des champions en dehors des barrages, la donne est différente pour les Tourangeaux. C’est vrai que tout est contre nous face à TVB : huit fois champions de France, dix fois vainqueurs de la Coupe de France et vainqueurs de la Ligue des Champions en 2005. Bref, profil parfait pour le club ennemi #1. Et encore.
On ne sait par quel miracle Tours se trouva sous nos yeux. Doublez le plaisir car il est debout.
Acte 1 : Tours d’anthologie à Monza
Tout commence en mars avec Tourangeaux et la finale du CEV. Vous ne connaissez pas ce concours ? Ne vous inquiétez pas, nous non plus. Traduit littéralement par Fédération européenne de volleyball, il équivaut à l’ancienne Coupe des vainqueurs de coupe de football. Et en finale, Tévébé rencontre les Italiens de Monza. Vous vous attendez à ce que nous fassions des calembours sur cette ville, c’est pourquoi nous nous abstenons. Un contrepoint digne de Lloris sur Mandžukić en finale de la Coupe du monde 2018.
Après nous avoir hanté avec Gasly, Monza veut se racheter avec FFL. Et les Lombards le font bien. Les Italiens ont remporté 3 sets à zéro au match aller (25-19, 25-19, 25-22). En 2017, le même retard avait été gagné contre Trento pour battre le CEV. Le regroupement inverse a été effectué un mois seulement après l’effondrement de Barcelone à Paris. Le bar était trop grand.
#TVBTRE (3-1) On a gagné la Coupe d’Europe, on a gagné la Remontada, désolé @PSG_inside… C’est une première à Tours ! pic.twitter.com/QOZECiS7bG
— Tours Volley Ball (@ToursVolleyBall) 15 avril 2017
Parmi les joueurs déjà présents à cette époque, Hope refait surface. Après tout, ce n’est pas si compliqué de gagner 3-0 en finale.
“En 2017, on a vu que le premier match n’était pas si important”, D. Konecny
Et comme le prédisaient les Tourangeaux, le match retour se terminera bel et bien 3-0 ! Mais pour Monza. Double victoire en finale de Coupe d’Europe, panache très français.
Écran 2 : Tours annonce le vainqueur de la Coupe de France, mais…
A peine dix jours après cette explosion aux yeux de toute l’Europe, Tévébé a l’occasion de retirer ce tronçon lors de la finale de la Coupe de France. Mais là encore, le scénario sera épique. Tours affronte Chaumont, malheureux double finaliste de la Coupe de France en 2018 et 2019. A première vue, c’est un adversaire idéal. Mais à y regarder de plus près, le cadeau est aussi toxique que le pudding à l’arsenic inventé par Amonbof.
La finale commence, et les équipes se neutralisent. Deux ensembles partout. La finale se dirige donc vers un match nul ; Le cinquième tour a disputé 15 points et gagné par 2 points. Mené 16-15, Chaumont ne peut pas se tromper. Mais les Haut-Marnaistes sont coupables d’un bloc qui franchit les limites du domaine ; 17-15. Tours remporte la onzième Coupe de France de son histoire et met fin à une pénurie sans précédent cette saison. C’est du moins l’information qui est véhiculée dans tous les médias. Mais la réalité est tout autre.
Alors que les joueurs de Chaumont réconfortent les Tourangeaux, le doute les submerge. L’arbitrage vidéo est demandé et coup de tonnerre : un joueur de TVB a en effet touché le ballon dans le contre. La situation n’est plus 17-15, mais 16-16. Tournure folle. Des Tourangeaux, en prise directe avec leur public, sont réinvités sur le terrain pour (re)jouer cette finale. France, mesdames et messieurs.
Vivons ensemble le dernier moment de grâce
Après que Tours ait remporté le premier point, Chaumont vise 3 pions et remporte la manche décisive 19-17. Chaumont remporte la première Coupe de France de son histoire cinq minutes après avoir perdu la finale. Le même Tourangeaux qui tentait de réconforter les joueurs de Chaumont quelques minutes plus tôt est désormais allongé au sol. Détruit par une défaite improbable.
Si l’histoire se souvient que deux gagnants ont été annoncés ce jour-là, on préfère s’en souvenir deux perdants ont été annoncés. Tout est une question de point de vue.
#CDFVolley Quel jeu ! Quelle finale !@CVB52HM remporte sa première Coupe de France contre @ToursVolleyBall en demi-finale 25-20 21-25 25-23 22-25 19-17 pic.twitter.com/dF2DBUdHvY
— FFvolley (@FFvolley) 2 avril 2022
Affichage 3 : La boucle est terminée
Un mois plus tard, Tours est en mesure de terminer sa saison en beauté. Si une séquence surréaliste [balle de match convertie – célébrations avec le public – balle de match à rejouer – finale perdue] est encore dans toutes les têtes, un championnat peut effacer cette déception. De plus, les Tourangeaux sont de grands favoris pour cette finale. Ayant remporté 22 matchs sur 24 en saison régulière, le Tévébé n’a pas d’égal sur la scène nationale.

Mais d’un autre côté, la tentation est (très) grande. Si une autre finale est perdue dans la saison, Tourangeaux peut réaliser une passe de trois historique. Leur propre Grand Chelem. Pour cela, il reste un dernier adversaire invaincu : Montpellier. Les Héraultais courent après le championnat depuis 47 ans et ils ont perdu quatre finales dans leur histoire. Autant dire qu’ils ont perdu le réflexe de remporter une finale de championnat.
Mais lors de cet exercice 2021-2022, la FFL ne s’appuiera que sur Desert Eagle et Tours lors des finales. Et comme prévu, l’alignement planétaire fonctionne à merveille. Le Tévébé a perdu le match aller à domicile 3-2 et à Montpellier 3-0, au non moins mythique Palais des Sports Chaban-Delmas. Certaines choses ne peuvent pas être expliquées, elles sont juste appréciées.
la @MHSCVolley sera champion de France 2021-2022 ! 47 ans depuis son dernier titre et 10 ans depuis le titre @MontpellierHSC !! 😍😍😍😍😍
CC @LNVofficial pic.twitter.com/ud73Z0csRH— Montpellier3m (@Montpellier3m) 11 mai 2022
La troisième bulle acquise cette saison en finale. Belle série 15 pour 4 Tourangeaux au total. Ou l’art de maîtriser les grands moments. En interne, nous sommes évidemment conscients de la capacité de Touraine.
“La Coupe de France laisse des regrets. On est resté sept mois en tête du championnat, mais c’est le sport” P. Foussard, PDG de TVB
Et un, et deux, et trois zéros.


